jeudi 25 octobre 2012

One night stand

Bon.

Je viens de comprendre un truc.

Mes amis viennent de m'expliquer que ce que j'ai vécu samedi soir, c'est ce qu'on appelle un one night stand.

Tu ramènes un gars que tu viens tout juste de rencontrer chez toi et tu baises.

Le lendemain, le gars décalice et ne donne jamais plus de nouvelles, parce qu'en fait il s'en crisse de ta personne médiocre pas assez bien pour lui.

Pis ça, là, il paraît que c'est normal.

Que je suis donc naïve !

Merci Seigneur de m'avoir permis de vivre cette expérience enrichissante grâce à laquelle mon savoir sur la vie s'est amélioré.

Dorénavant, je suis encore plus dégoûtée des relations hommes-femmes.

Et moi qui me donne toujours la peine d'envoyer un petit mot : Eh ! Beau monsieur, j'ai passé une belle nuit en ta compagnie.

Me semble que ça donne un peu d'humanité au sexe ? Un peu de décorum à ce qui semble être devenu d'une banalité affligeante ? Un petit velours pour bien se dire au revoir ?

Ce que j'ai pu être stupide.

Il a pris simplement mon numéro par politesse.

Pas l'intention de me donner des nouvelles, le mec.

Je suis stupide d'en attendre.

Bing bang, fuck you.

Voilà à quoi il faut s'attendre.

L'humanité pue.

Bonne soirée.

mercredi 24 octobre 2012

Un samedi étonnant

C'était le genre de soirée où on se rend avec l'idée d'aller y faire un tour, de prendre un verre, ou deux si on se sent fou, et de repartir tôt pour être en forme le lendemain, même si on n'a rien de prévu.

C'était le genre de soirée où on va en espérant qu'on trouvera quelque chose à dire à quelqu'un, parce que si c'était de nous, on serait resté scotché devant les programmes insipides et ennuyeux du samedi soir à la télé. Envie de vouèr parsonne.

Le genre de soirée où on ne connaît personne, et où personne ne se connaît; le genre de soirée qui peut dangereusement virer en un flop épique. Fifty-fifty. Un risque à prendre.

C'était chez mon ex et ses colocs (mon ex et moi, on est restés bons potes).

Le genre de soirée où tu t'attends à rien et où il se passe tout.

D'un coloc explosif complètement délirant qui aimait tout le monde et répandait son amour, jusqu' à mon amie Miss J, habituellement très sage, qui a bu au point de me dévoiler son côté «givré» que je ne lui connaissait guère auparavant; et, mieux, jusqu'à mon autre amie, Miss M, célibataire depuis 3 ans et qui n'a touché aucun homme depuis, qui s'est retrouvée à frencher un magnifique Colombien à l'accent craquant, sept ans plus jeune qu'elle.

Et moi ?

Moi, je devais me faire discrète, présence de l'ex oblige. C'était difficile, avec tout ce beau monde autour de moi.

J'avais pourtant une envie irrépressible de draguer. De me sentir désirée par quelqu'un...

J'étais profondément déçue de ne pas avoir eu de nouvelles de ma date de l'autre samedi d'avant. Vous savez, celui qui a mis une semaine à me rappeler, après que je lui ai donné mon courriel...

On avait pourtant passé une belle soirée. On n'a pas vu le temps passer. Il m'avait invitée à prendre un verre chez lui. Il m'a dit qu'il avait aimé sa soirée avec moi. On s'entendait bien. Je sentais que c'était un bon gars.

J'aurais voulu rester dormir chez lui. Avec lui. Je le trouvais beau, sexé, attirant, intelligent...

Je m'étais retenue de lui sauter dessus, pour faire les choses dans les règles de l'art. Ne pas me donner tout de suite. Laisser durer le plaisir. J'étais repartie, seule, à 4 h 30 du matin, sous la pluie battante.

Avoir su que je serais finalement restée sans nouvelles de lui, je ne me serais pas privée de ce beau corps. J'aurais eu au moins ça.

Mais non. Même pas de nouvelles. Je ne comprends pas. Il ne répond pas à mon courriel. Criss.

Retournons au sujet qui nous préoccupe.

Et donc, samedi soir, dans les vapeurs de l'ivresse, emportée par le momentum de la soirée, et par ma rage du rejet masculin, je me suis mise à faire de l'oeil, discrètement, à un beau monsieur, qui semblait lui aussi apprécier ma présence inattendue dans ce party d'inconnus.

Je voulais juste son numéro de téléphone. Le cruiser un peu, et repartir chez moi avec l'espoir de le revoir. Repartir chez moi avec l'image de quelqu'un à qui rêver. Ça m'aide toujours à m'endormir. S'accrocher à l'espoir d'une rencontre plutôt qu'au désespoir du pas de nouvelles.

Je voulais juste son numéro, mais je l'ai eu, lui, dans mon lit. Je n'ai rien vu venir. Je n'ai rien venu venir, la preuve : j'ai dû filer sous la douche, très subtilement (existe-t-il une façon subtile de ce faire ?) pour me raser le pouél des jambes que je laissais pousser depuis un bon moment dans le but, finalement vain, de me le faire épiler. Oui, le rasage de pouél l'hiver, c'est pas top, parce que ma peau est sèche, et ça brûle, je deviens tout irritée. Je sais que vous aimez ça, des détails comme ça sur ma vie.

Bref, tout ça c'est de la faute à mon amie. Miss M, la wild qui a frenché le Colombien, a dit à Monsieur F (appelons-le ainsi): Mon amie repart seule à vélo et j'aime pas ça. Voudrais-tu lui donner un lift ?

Je lui ai répondu, au monsieur : pas obligé. J'habite pas loin et je suis en état de conduire mon vélo. (Histoire de voir s'il allait insister.)

Il n'a rien dit. C'était un impératif  : il allait me reconduire.

Sacre le vélo dans la voiture.

Rendus devant chez moi, je mets ma main sur la poignée de la porte pour l'ouvrir. Il m'embrasse. Non; embrasser, c'est quand on est amoureux. C'est quand on désire ce moment depuis très longtemps. C'est doux et c'est tendre.

Il me frenche, donc.

***

Le lendemain, dans ma cuisine, en sirotant un café au lait, on discute de tout et de rien. Mais surtout de choses personnelles. Il me demande si je crois encore à l'amour. On parle d'amour, de relations, de choses sérieuses, de notre perception de la vie, de l'avenir...

C'était une belle nuit. Un bon moment avec lui. Un moment d'intimité. Plus qu'une baise.

Finalement, je n'ai jamais eu son numéro.

Lui, il a le mien. Il a mon courriel.

Il m'a embrassée, m'a dit «à bientôt», et est disparu dans la grisaille d'un dimanche matin d'automne.

«À bientôt».

Mon cul.

dimanche 21 octobre 2012

C'est comme ça que je me sens ce matin

Comme cette chanson magnifique.



Try as he might he's unable to speak
He grabs her by the hair, he strokes her on the cheek
The bed is unmade like everything is
Dark little heaven at the top of the stairs
Take me like that, ruin it all
Then build it again by the light in the hall
He drops to his knees says please my love, please
I'll kill who you hate, take off that dress, you won't freeze

One more night, that was a good one
One more night, i dreamed it was a good one
One more, one more night, that was a good one
One more night, the end should be a good one
A good one

He starts with her back cause that's what he sees
When she's breaking his heart she still fucks like a tease
Release to the sky, look him straight in the eye
And tell him that now, that you wish he would die
You'll never touch him again so get what you can
Leaving him empty just because he's a man
So good when it ends, they'll never be friends
One more night, that's all they can spend

One more night, that was a good one
One more night, i dreamed it was a good one
One more, one more night, that was a good one
One more night, the end should be a good one
A good one


jeudi 18 octobre 2012

Message aux mâles

Je voudrais prendre ce petit moment de détente pour faire un message à tous les hommes, oui, tous les hommes, désolée pour les messieurs gentils, vous payez pour les pas fins :

Vous me faites chier avec votre hostie de manie de marde de pas donner de nouvelles.

C'est pas compliqué, ok ? Tu t'assois sur ton cul, tu prends une bonne respiration, et tu les chies, tes trois lignes qui vont faire le bonheur d'une femme.

Je vous emmerde.

lundi 15 octobre 2012

Passion danse

Hier soir, j'ai regardé un film magnifique.

Un hommage à la danseuse Pina Bausch par la troupe Tanztheater.

Faut dire que je suis fan de danse.

J'ai été saisie par la beauté des chorégraphies. Des chorégraphies qui soulignent à la fois la grâce, l'étrangeté et la force du corps, qui émerveillent, fascinent, captivent.

Des chorégraphies symbolique, poétiques, qui parlent et créent une représentation du monde.

Parfois dans des lieux incongrus, inappropriés à la danse, à une apparition pure, esthétique. Comme une fleur qui aurait pris racine dans un terrain volcanique, disait Baudelaire.

Je ne me lasse pas de regarder cet extrait. C'est exquis.

Par contre, si certaines chorégraphies marquent par leur beauté, d'autres, anxiogènes, m'ont fait étouffer d'angoisse (voir extrait à partir de 1:00).

D'autres encore m'ont fait rire.

Elles m'ont toutes fait réfléchir.

La danse inexplorée.

La danse à son sommet.

Pina était un génie.

lundi 8 octobre 2012

Mea Culpa

Existe-t-il un sentiment plus destructeur que la culpabilité ?

Un sentiment créé par soi et retourné contre soi. Une pure fiction qui nous paralyse et nous enlise.

Une forme de détestation de soi-même, d'être ce qu'on est.

Voilà comment je me sens ces derniers jours. Je n'arrive plus à rien faire sans m'en vouloir. Je me hais, et je me hais encore plus de me haïr.

Je suis rongée par la culpabilité. Par l'impression de ne plus savoir ce que je veux.

Je me sens coupable d'avoir choisi de ne pas travailler en ce jour férié.
Je me sens coupable de ne pas profiter pleinement de cette journée fériée.
Coupable de ne pas être allée voir ma mère.
Coupable de dormir trop.
Coupable de m'adonner à des tâches ménagères au lieu d'être dehors.
Coupable d'être dehors au lieu de m'occuper de tâches ménagères.
Coupable de ne pas écrire plus souvent sur mon blog.
Coupable de ne pas lire les journaux tous les jours.
Coupable de sortir.
Coupable de ne pas sortir.
Coupable de ne pas lire plus.
Coupable de ne pas voir plus souvent mes amis.
Coupable de manger trop de dessert.
Coupable de ne pas aller au théâtre.
Coupable de ne pas m'investir plus dans des sorties culturelles.
Coupable d'être inculte.
Coupable d'avoir envie de rien.
Coupable de me sentir coupable.
Coupable de me sentir mal.
Coupable de ne pas avoir eu tant de plaisir la fête de mon filleul.
Coupable de penser encore à Monsieur Z.
Coupable de ne pas cuisiner plus.
Coupable de pleurer.
Coupable de ne pas répondre au téléphone.
Coupable de faire l'amour.

Coupable à chacun de mes gestes.

Je me sens épuisée.

Je me sens laide.

Oui, parfois, être moi-même, c'est épuisant. Mon esprit est mon pire ennemi.

Je veux arrêter de penser à lui.

Dites-moi comment le détruire une bonne fois pour toutes.

Dites-moi comment me débarrasser de ce sentiment de culpabilité.

Dites-moi comment c'est possible de faire 3 pas pour reculer de 5.

Dites-le-moi, je suis épuisée de penser.

mardi 2 octobre 2012

Down

Plus la montée est vertigineuse, plus la chute est douloureuse.

Allez savoir pourquoi, vendredi j'étais dans un état d'euphorie tel que je ne tenais plus en place.

J'ai bu du vin. Beaucoup.

J'étais avec une amie. Et ensuite avec des amis d'une amie. Et ensuite dans une taverne des bas fonds de Montréal. Remplie de beaux messieurs.

Enivrée par mon euphorie, elle-même amplifiée par le vin, je suis montée, et montée, et montée beaucoup trop haut. J'explosais de bonheur. Je planais.

La vie était parfaite, cette soirée-là.

Devenue soudainement entreprenante, rien à mon épreuve, j'ai même laissé mon courriel à un charmant jeune homme avec qui j'ai discuté jusqu'à la fin de la soirée.

Mauvaise idée. J'aurais dû laisser la vie suivre son cours.

Dimanche, quand je lui ai écrit, j'ai commencé à descendre de mon nuage.

Je suis descendue, et descendue, et puis j'ai ressenti à nouveau, depuis longtemps, ce vide, ce creux lancinant qui tenaille le ventre.

Cette solitude insoutenable.

Cette attente angoissée.

Mais oui, j'étais certaine qu'il allait me répondre. Et il ne m'a pas répondu.

On passe à un autre appel.

Sauf que moi je ne passe pas à un autre appel aussi facilement.

Et là, je patauge pathétiquement dans la morosité, la mauvaise humeur, l'insomnie et les cauchemars.

Allez, Ligeia, relève-toi.

Et méfie-toi de tes montées exponentielles; il se cache en leur sein un monstre noir qui attend la moindre faiblesse de ta part pour te happer et te ramener au fond des eaux obscures et froides.

lundi 1 octobre 2012

Jeunesse en détresse

Un soir, sur la rue Sainte-Catherine.

Dans le coin du Métropolis.
Je marchais avec ma mère. On revenait d'un spectacle à la Place des Arts. Ensuite, on est allées manger dans un restaurant de qualité de haut niveau. Le genre de resto que je ne me paye jamais. Trop cher, trop bon.

Moi, mon budget ne me permet que les petites places pas chères et sympatoches, au menu honnête, bon, agréable, sans être enlevant, pour une gourmande exigeante comme moi.

 Mais cette soirée-là, je m'étais dit : au yiâble les dépenses ! J'ai une job ! Soyons fous !

Alors on marchait, sur Sainte-Cathon, digérant notre repas, quand on a croisé un jeune, un adolescent, ça aurait pu être en enfant. Il boitait, tendait la main, et clamait, d'une voix vacillante : aidez-moi !

Réflexe : regarder ailleurs. On ne l'a pas vu. On continue d'avancer, on trace, ça ne nous regarde pas.

Nous savons que, quelques pas plus loin, cette détresse aura sombré dans l'anonymat du Grand Montréal.

Mais, quelques pas plus loin, quelque chose grossit dans mon ventre. Comme un pincement, une douleur, une tristesse.

Je dis à ma mère : C'est fou comme la ville crée une distance entre nous et les autres. On aurait été dans un village, on se serait arrêtées pour l'aider. Nous, on ne l'a même pas regardé.

Ma mère, aussi rongée par le remords : C'est vrai... il avait peut-être vraiment besoin d'aide.

Moi : on ne sait pas. On ne sait jamais.

Dans un même élan, nous avons rebroussé chemin pour retrouver l'enfant.

Arrivées à lui, ma mère lui demande : As-tu besoin d'aide ?

L'enfant : Oui, j'ai besoin d'argent pour rentrer chez moi !

Ma mère : Et tu habites où ?

L'enfant : Au métro Frontenac.

Ma mère : Alors, si je te donne l'argent nécessaire, tu prends le métro et rentres chez toi ? Y a-t-il des centres qui t'aident, que tu peux aller voir ?

L'enfant : Oui! Moi je veux pas rentrer chez moi, je veux de l'argent pour me faire plaisir ! Il faut que j'aie du plaisir dans la vie!

Ma mère : Mais on ne va pas te donner de l'argent pour le plaisir... as-tu vraiment besoin d'aide ?

L'enfant : Tu dis que j'ai pas le droit d'avoir du plaisir ? Tu me fais de la peine! TU ME FAIS DE LA PEINE! a-t-il hurlé.

Et il a lancé sa poignée de monnaie au visage de ma mère. On l'a regardé se retourner vers d'autres gens, tendre la main vers eux, laissant tout son petit change rouler sur l'asphalte sale de Sainte-Catherine.

Ma mère et moi avons poursuivi notre chemin. Avec le même trouble dans le ventre.

Mais cette fois-ci, ce n'était plus du remords. C'était l'impuissance devant une détresse contre laquelle on ne pouvait plus rien.

Un contraste qui frappe, après avoir mangé un si bon repas, après une chic soirée au théâtre.